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PLEINE NATURE : UN DROIT MENACE
le 25 mars 2004

Pantin, le 22 mars 2004

voir aussi : Non au racket

L’été dernier, le débonnaire sentier d’accès au Mont Gerbier de Jonc est devenu payant. Le prétexte invoqué : la sécurité, pourrait prêter à sourire, si ce genre de propos ne tendait pas à se généraliser pour, systématiquement, justifier une privatisation marchande de l’espace public.

A l’automne 2003 s’est tenu au Sénat un colloque organisé par la Fédération Française de la Randonnée Pédestre (FFRP), sur la gestion des sentiers de randonnée dans lequel des universitaires ou des hauts fonctionnaires du ministère de l’écologie ont avancé des propositions de péage  [1]. Ces inquiétants propos ont, depuis, été concrétisés par la mise en place dans un certain nombre de stations d’hiver, de péages raquette.

L’affaire est sérieuse. Elle intervient dans le prolongement de la loi du 27 février 2002 et son article 54 où les victimes d’accidents (ou leurs ayants droits) peuvent se voir présenter la facture des secours. Cette loi met gravement en cause les principes de solidarité nationale, d’égalité et de gratuité, le service public.

Une très forte mobilisation des pratiquants de tous les sports de pleine nature (pétition de 17000 signatures pour la gratuité des secours et l’abrogation de l’art. 54  [2] ) a conduit le gouvernement à demander à un haut fonctionnaire de formuler, après concertation avec le mouvement sportif, des propositions de modifications qui s’inscriraient dans la nouvelle loi sur la Sécurité Civile.

Même si les propositions du préfet M. Péres vont dans le sens de la gratuité, rien n’est acquis sur le contenu des propositions gouvernementales. L’actualité sociale et les faits cités précédemment montrent l’inverse.

Nos actions doivent continuer et s’amplifier

La Fédération Sportive et Gymnique du Travail (FSGT) lance un appel à toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisé(e)s ces derniers mois pour la gratuité des secours.

La FSGT s’adressera aux visiteurs du salon de la pleine nature à Paris, sollicitera les participants du collectif « sauvons la gratuité », et accordera une large place à ces exigences dans le cadre des Assises du Sport Populaire à Paris les 21, 22 et 23 mai prochains.


[1] Le journal « Balades en France » rend compte de ce colloque et de certaines interventions particulièrement préoccupantes. Celle de Guillaume Santeny, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris : « la richesse du patrimoine culturel, châteaux, musées est payante. La beauté du patrimoine naturel est gratuite. Il convient de trouver des pistes de réflexion pour réduire cette différence en allant vers le péage de la consommation du patrimoine naturel ». Celle de Jean-Marc Michel, du ministère de l’écologie : « un randonneur est-il un consommateur ? S’il y a consommateur c’est qu’il y a un produit, car il achète. Or, le randonneur n’achète pas sa randonnée ».

[2] le collectif « sauvons la gratuité des secours », créée à l’initiative des spéléologues rassemble, outre la FSGT, « Montagnes Magazine », la Fédération Française de Spéléologie, la Fédération des Clubs Alpins Français, « Mountain Wilderness », le syndicat des guides, « Spéluncamundi », « Camptocamp », « Descente Canyon », « Spéléo » et le festival Spéleovision.

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