Les députés viennent d’adopter, à la faveur d’une loi portant sur diverses dispositions relatives au tourisme, la possibilité pour les collectivités territoriales d’instaurer des péages sur les pratiques de raquettes à neige.
En effet l’article 14 de cette loi du 5 décembre 2005 précise « une redevance pour l’accès aux installations et aux services collectifs d’un site nordique dédié à la pratique du ski de fond ET AUX LOISIRS DE NEIGE…peut être institué par délibération du conseil municipal…dès lors que le site comporte des aménagements spécifiques tels le balisage ou des équipements d’accueil et fait l’objet d’une maintenance régulière et notamment d’un damage adapté des itinéraires… »
La FSGT condamne avec vigueur cette nouvelle atteinte à la liberté de circulation et aux principes de gratuité des sports et loisirs de nature. Une fois encore, les députés n’ont pas écouté les voix diverses qui s’élevaient tant parmi les associations et fédérations sportives de montagne et de pleine nature que parmi les professionnels de la montagne et les fabricants de matériel qui craignent que ces dispositions aient les mêmes effets négatifs que pour le ski nordique (effondrement du nombre de pratiquants et chute de la vente de matériel).
Ils ont, par contre, répondu favorablement aux racketteurs qui vont ainsi étendre les ravages d’une privatisation du domaine public et d’une marchandisation qui permettra au véritable profiteurs de la montagne, la Compagnie des Alpes (25 stations et aussi le musée Grévin ou le parc Astérix…372 millions d’euros de CA) ou Nordique France (8,3 millions d’euros) de gonfler leurs dividendes.
La FSGT s’adresse à toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés dans les actions pour la gratuité des secours, contre les péages dans le ski de fond et la raquette à neige, pour qu’ensemble nous ripostions à cette grave atteinte aux libertés. Fin novembre à Grenoble nous avons rencontré diverses associations et nous avons convenu d’une action dès le début janvier. Elle doit maintenant s’élargir et revêtir un grand éclat.
En agissant ainsi les alpinistes, skieurs et randonneurs d’hiver ne défendent pas leur pré carré. Outre la portée universelle de l’exigence de gratuité de la nature chacun peut mesurer que la référence au balisage peut permettre demain de taxer les balades d’été en forêt par exemple.
La FSGT s’adresse aux élus locaux pour leur demander de ne pas appliquer ces dispositions. Elle proposera naturellement aux fédérations sportives de nature de boycotter ensemble les communes qui les adopteraient.