Mercredi 14 mai 2014 se tenait le 1er Festival des Pratiques Partagées à Stains en Seine Saint Denis. Organisé par le Comité 93 de la FSGT en partenariat avec d’autres structures, cette journée a connu un beau succès avec l’accueil de plus de 800 jeunes dont un tiers de personnes en situation de handicap. L’escalade était présente à cette manifestation.

Les pratiques partagées, c’est quoi ?

Mercredi, 8h du matin à la Plaine des Sports Auguste Delaune à Stains, c’est bien tôt comme heure de rendez vous ! Heureusement nous sommes accueillis par un petit-déjeuner sympathique. Nous endossons nos t-shirts jaunes « encadrants », et après un discours de l’organisateur, nous rejoignons nos structures d’escalade.

Salariés et bénévoles, tous militants, sont nombreux et vont encadrer quelques 25 activités : sports collectifs, sports de précision, sports de raquette, sports d’opposition, activités aquatiques… et bien sûr l’escalade !

Les groupes, très majoritairement des enfants et des adolescents, sont pré-inscrits à certaines activités. L’idée c’est de pratiquer ensemble : valides et personnes en situation de handicap. Dans certaines activités, les enfants valides vont même être confrontés à des handicaps comme dans le cécifoot !

Et côté escalade…

Nous avions 3 structures d’escalade à notre disposition :

• un pan de 4m de haut, 6m de large, 2 faces réglables (dalle et vertical). Le pan est mobile puisque monté sur une remorque.

• un mur rocher de 8m de haut, vertical avec 4 lignes. Au sommet un système d’assurage automatique type enrouleur de ceinture de sécurité auto . Pas besoin de baudrier, il suffit d’avaler la corde au cours de l’ascension et d’éviter un petit vol à la descente, sinon ça bloque. Sans oublier un klaxon ou une magnifique cloche pour fêter l’arrivée au sommet et renforcer les motivations.

• une cage araignée de 8m de haut avec descente en toboggan.

• Dans l’après midi nous avons ajouté une slack line pour un atelier équilibre auto-organisé.

14 grimpeurs, dont 13 bénévoles venant des clubs de Paris (ESC XV, Cimes 19), Champigny, Tremblay, Bobigny, Saint Ouen, Stains et un extérieur, ont animé les différents ateliers prévus sur les structures et ont accueillis plus d’une centaine d’enfants sur la journée.

Très vite, aux groupes pré-inscrits, sont venus s’ajouter des curieux qui ont voulu s’essayer au pan (espace « Émotion Concentration » ) ou se frotter à la hauteur avec le mur rocher (espace « Pas de panique »)… sans oublier la cage araignée qui a connu un franc succès avec son toboggan (espace « sensation »).

Au centre des contenus

• une pratique en bloc sur le pan avec priorité à la désescalade et aux « tourner autour » qui commencent à faire ​émerger ​la​ gestuelle ​spécifique du grimpeur.

-* rocher tour : moulinette en yoyo et crescendo, pour s’accoutumer à la hauteur, construire la posture de moulinette, d’abord prés du sol et pas à 8 m de haut. La volonté pour les valides d’atteindre le sommet sans aide de la corde.

Quelle motivation, autant chez les enfants que chez les encadrants !

Quelle volonté aussi, tout autant des valides que des personnes en situation de handicap !

Et le plaisir qui se voit dans les sourires et l’envie de rester sur les ateliers proposés !

Un bilan positif

Côté « pratiquants », il y a eu de l’affluence et des sourires toute la journée !

Côté encadrants, les retours « à chaud » ont été aussi très positifs. L’animation était de qualité et l’équipe a su s’adapter à diverses situations.

Côté météo, pas de pluie et même quelques beaux rayons de soleil nous ont accompagnés tout au long du festival.

Quelques commentaires :

• Difficile au niveau de l’activité escalade de proposer une pratique partagée intégrale, pour le moment. On en est au stade de pratiques côte à côte. Mais pour les valides, cela change d’assister et d’encourager les exploits et de voir la volonté de surmonter ses obstacles. Pour les seconds réaliser une performance ou son exploit devant un public qui apprécie, c’est stimulant.

• Les structures n’ont pas permis d’entrer dans l’activité à toutes les personnes en situation de handicap en particulier ceux dont le handicap porte sur le train inférieur. Il manquait des prises plus franches pour les pieds en bas du pan et des grosses prises crochetantes sur le mur rocher.

Quelques améliorations :

• Le rocher est trop vertical, pas assez adhérent, et devrait proposer au moins deux voies très faciles.

• Le bas du pan manque de bonnes prises franches pour les pieds.

Quelles innovations possibles ?

Nous rêvons d’un prototype en deux parties basses départ assis avec parade, ou haut avec moulinette, qui ouvrirait la grimpe au public en fauteuil.

Il offrirait des baquets en creux pour les mains, des reliefs doux pour les appuis du bas du corps avec descente au choix en moulinette ou en toboggan pour valoriser la réussite et vivre ces sensations de panique artificielle et voluptueuse ​(Caillois in des jeux et des hommes) ​ généré par le vertige dès qu’il est accepté et apprivoisé.

La journée s’est terminée par une photo de groupes et un tour de stade des enfants.

Un festival à renouveler sans aucun doute !

Amandine et Yves